mardi 8 mai 2007

La proportion en question

Un récent voyage en Vénétie à la découverte des œuvres construites de l’immense A.Palladio (1508-1580) m’a permit de m’interroger sur la survie de la notion de proportion (juste/fausse) en architecture.

Oui, au milieu de tous, les bâtiments de Palladio parlent, résonnent dans mon cœur, respirent l’équilibre, le juste, la force maîtrisée.

Même à Venise où l’élégance architecturale ne manque pas, l’église San Giorgio (1577) affirme un caractère et une noblesse très supérieur à son environnement.

Outres de réelles qualités d’organisateur d’espaces et de fonctions comme en témoignes ses réalisations de bâtiments publics urbains (basilique de Vicence 1549-1617), Palladio démontre une maîtrise quasi divine de la proportion et de l’émotion qu’elle suscite. La géométrie euclidienne donne à l’architecte un outil de composition, de hiérarchie entre le petit et le grand, le proche ou l’éloigné,le plein et le vide qui conduira à donner un caractère monumental ou non à sa réalisation.

Les lois de l’ordre classique imposeront cette grammaire à l’architecture jusqu’à la fin du XIX° siècle. Mais la tradition ne fut pas abandonner pour autant par la modernité. Pour le peintre Piet Mondrian, "Seul l'aspect pur des éléments, dans des proportions équilibrées, peut atténuer le tragique dans la vie et dans l'art". Le Corbusier, même en grand réformateur qu’il fut, ne remettra jamais en cause ces principes extraits de l’architecture antique.
Toujours en Italie, à Côme, La casa del Fascio (1932-1936) de Guiseppe Terragni (1904-1943) est une subtil illustration de cette de cette recherche : une orthogonalité vivante et une composition très fine des percements des façade au format du rectangle d’Or.

La "Maison du Fascisme" est aujourd'hui le siège de la brigade financière de la province de Côme. Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer d'autres clichés de cet édifice singulier.

Ce message n'est pas terminé. Nous verrons dans une prochaine partie les conséquences de la remise en cause du "beau" par les arts plastiques dans le champ architectural et les témoignages construits des "antiproportions"

samedi 5 mai 2007

Remettre le couvert

Et bien voilà ! Je viens de me réinscrire à « l’école d’archi ». Je n’avais fait que la moitié de ma formation.
Je savais bien que mon départ était une erreur. Mais… Je n’en pouvais plus du monde étudiant. Deux ans, le temps de vérifier qu’en l’absence de diplôme, le monde du travail n’est pas bien rose non plus.
De vérifier aussi qu’il me manque encore beaucoup pour avoir assez d’assurance dans le métier, pour défendre une idée auprès d’un patron ou d’un client.
La frustration de n'avoir pas eu le temps de faire un vrai projet personnel d'envergure seul capable de savoir "ce que j'ai dans le ventre". Si tout se passe bien, j'en aurais fini à 30ans.

L'architecture, la ville et leurs interactions avec les hommes seront les thèmes fils conducteurs de ce blog.